Nicolas Rétif de La Bretonne

Paru chez Finitude

L’auteur

Nicolas Rétif de La Bretonne est né à Sacy, près d’Auxerre, le 23 octobre 1734. Huitième enfant d’un riche laboureur, on le destine d’abord à la prêtrise, mais son goût précoce pour la gent féminine le fera renoncer à ce projet (la légende veut qu’à quinze ans il ait déjà eu douze maîtresses…) Il entre alors comme apprenti typographe en 1751 chez l’imprimeur auxerrois François Fournier où il tombe amoureux de l’épouse de son patron, Marguerite Collet, qu’il ne cessera d’évoquer dans ses œuvres sous le nom de Madame Parangon. Devenu ouvrier typographe, il s’installe en 1755 à Paris où il entre à l’Imprimerie royale. Après avoir publié son premier roman, la Famille vertueuse (1766), il décide de vivre de sa plume.
Véritable graphomane, il fait paraître quantité de livres (une cinquantaine d’ouvrages en plus de deux cents volumes) de divers genres : des romans érotiques (L’Anti-Justine), des livres sur Paris (Les Nuits de Paris), des textes autobiographiques (Monsieur Nicolas, la Vie de mon père), d’incroyables projets de réforme de l’orthographe ou de la prostitution, des textes d’anticipation (La Découverte australe par un homme volant), etc. Au nombre de ses œuvres les plus célèbres, en plus de celles citées ci-dessus, on peut ajouter le Paysan perverti, les Contemporaines, Ingénue Sexancourt
Personnage singulier, Rétif est de ces écrivains à propos desquels les anecdotes surabondent. On dit par exemple qu’il lui arrivait de composer ses livres directement sur la presse, sans manuscrit ; on le dit aussi amoureux jusqu’à l’obsession du pied féminin ; certains affirment qu’il fut une «mouche», c’est-à-dire un indicateur de police. Bien d’autres choses encore.
Nicolas Rétif de la Bretonne s’est éteint dans la misère le 3 février 1806. À son propos, Charles Monselet écrira 50 ans plus tard : « Ce n’est pas un homme de talent, mais c’est presque un homme de génie ».