Le Dernier dimanche de Sartre

Jean-Pierre Enard

À propos du livre

Un roman dont le héros s’appelle Jean-Paul Sartre ne peut pas être tout à fait comme les autres.
Quand ce roman raconte la dernière journée de la vie de Jean-Paul Sartre, et qu’il est publié pour la première fois en 1978, c’est à dire deux ans avant la vraie mort de son héros, il devient franchement étonnant.
Peindre ainsi, sous les traits d’un pauvre vieillard, celui qui en cette année 1978, est encore une véritable «icône» occupant toujours le devant de la scène intellectuelle, le coup était osé.
Jean-Pierre Enard s’en sort remarquablement bien et signe un roman touchant, très sensible. Il parvient à nous émouvoir en nous contant cette promenade parisienne, l’ultime vagabondage d’un grand écrivain rattrapé par une vieillesse trop simplement humaine.

Dans cette nouvelle édition, les premiers éditeur du livre, Gérard Guégan et Raphaël Sorin, évoquent, pour les lecteurs d’aujourd’hui, leur ami Jean-Pierre Enard.

Presse

C’est tout ému que l’on découvre aujourd’hui ce roman. Avec délicatesse, Jean-Pierre Enard met en scène les derniers instants du célèbre philosophe, ou ce qu’il en imagine, et ne fait que rendre hommage à un homme parmi les hommes, lorsqu’ils sont happés par la vieillesse, mis à nus devant la mort.
[…] Jean-Pierre Enard a pour son personnage — pour l’homme en général ! — une tendresse infinie. Après avoir lu son roman, on aimerait lui accorder la nôtre. Même si elle vient trop tard.
Martine Laval, Télérama.

En 1978, Sartre est au sommet de sa gloire et à la fin de sa vie. C’est l’année que choisit Jean-Pierre Enard pour signer, au Sagittaire, Le Dernier Dimanche de Sartre. Le romancier y fait mourir le philosophe, deux ans avant qu’il ne soit enterré au cimetière Montparnasse. L’idée frôlait le mauvais goût. Aujourd’hui, on a oublié non seulement Jean-Pierre Enard, disparu en 1987 à l’âge de 44 ans, mais aussi son roman. Un éditeur bordelais le réédite. On le lit, ou le relit, on ne sait plus. Et l’on est gagné par une étrange et persistante émotion. Pas d’acrimonie, pas de «révision» déchirante dans ce «tombeau», mais une immense tendresse pour un vieil homme seul qui traverse Paris une dernière fois, en trébuchant sur son passé. […]
Le roman désenchanté et compatissant d’Enard ressemble à une nouvelle de Jean Forton. Son sujet, ça n’est pas Sartre, c’est la vieillesse des génies dont le corps épuisé capitule, et puis s’en va.
Jérôme Garcin, Le Nouvel Observateur.

Ce petit chef-d’œuvre ressort aujourd’hui sans la moindre ride chez Finitude.
Alexandre Fillon, Livres Hebdo.

Ce court roman montrait un personnage nageant dans une légende trop grande pour lui. A partir d’un certain âge, la vie devient une chose encombrante.
Eric Neuhoff, Madame Figaro.

Roman

Préface de Raphaël Sorin et postface de Gérard Guégan

2004

12 x 17

160 pages

isbn 978-2-912667-20-5

14,50 euros