L’hébétude des tendres

René Corona

À propos du livre

L’ambulance file à travers la ville. Il saigne, on lui a tiré dessus.
Dans son esprit embrumé, dans son délire, surgissent des souvenirs, des bribes de son passé, le petit garçon qu’il était, assis à l’arrière de l’Aronde familiale, les femmes qu’il a aimées, les rêves qui l’ont nourri…
Il y a cette belle fille aussi, celle qui vient de le quitter, de l’abandonner, sous les néons d’un centre commercial. Et puis ce café un peu poussiéreux, où il aime s’accrocher à ses chimères d’écriture. La vie est difficile pour les tendres.
Mais tout s’emmêle, tout se mêle, les histoires, les visages, les mots même…
Il saigne, on lui a tiré dessus…

René Corona est un amoureux fou des mots et des écrivains. Il déguste les premiers avec gourmandise avant de les faire rouler et s’entrechoquer comme des billes colorées. Il admire les seconds, avec une ferveur toute adolescente et dans son vaste Panthéon mêle Proust et André Vers, Kerouac et Calet, il a l’amitié littéraire éclectique. Alors lorsque René Corona écrit, il est forcément question des mots et des écrivains, et des tendres. Les tendres, ceux qui ne sont pas tout à fait à l’aise avec la vie, pas armés, pas cuirassés. Comme le bernard-l’hermitte cherche une carapace, le tendre, sensible, un peu timide, un peu veule parfois, cherche sa place. Les femmes lui seront un refuge, les souvenirs d’enfance également. Mais à trop vouloir se protéger, il arrive que l’on cause des blessures, et le monde, brutal, rattrape le tendre.
René Corona le sait bien, le tendre n’est pas un héros, il est toujours celui qui meurt à la fin.

Roman

2012

12 x 17

120 pages

isbn 978-2-36339-003-5

13,50 euros