Confusion des peines

Julien Blanc

À propos du livre

Confusion des peines (paru en 1943) est un livre dur. C’est le premier volet d’une trilogie publiée sous le titre générique de Seule, la vie… qui forme l’autobiographie de Julien Blanc. L’enfance terrible qu’il décrit dans ce premier volume, c’est la sienne…

Son père meurt avant sa naissance, sa mère, qu’il adore, s’est tuée à la tâche pour l’élever. Il n’a que six ans quand il est recueilli par une marraine, de bonne volonté sans doute, mais dont la bigoterie austère semble sans limite. Le gosse devient intraitable. Elle l’envoie à l’orphelinat où il apprend la faim, les coups, l’humiliation et l’injustice. La machine infernale est en marche : révolte, maison de redressement, prison.
Ce non-récupérable lutte sans trêve. D’aventures sordides en aventures sordides, de misères physiques en misères morales, l’adolescent grandit quand même et conserve malgré tout une pureté que rien ni personne n’a pu ternir. Et toujours cette idée fixe, naïve: apprendre à jouer du piano, comme sa mère, et passer son «bachot».

Le récit est sans concession et sans tricherie. Julien Blanc n’essaie pas de revisiter son enfance à travers le prisme de l’homme mûr, de l’écrivain. Il ne cherche jamais à apitoyer le lecteur, à se «victimiser», non, il est lucide et avoue qu’il était un gosse dur, rebelle, voleur, obstiné. Il n’a pas su attraper les mains tendues et il a payé.
Mais il garde la dent dure contre ceux qui jamais n’ont eu le moindre geste tendre vers l’orphelin sensible qu’il fut. Les religieux en prennent pour leur grade (violents, obtus, libidineux), au même titre que ceux dont la misère était un gagne-pain (tuteurs, familles d’accueil, patronages…).
Heureusement il reste l’amitié entre ces compagnons d’infortunes, tous les gamins qui partageaient son malheur. De belles rencontres, quelques amours aussi. Des filles, des garçons. Il aurait fallu si peu pour qu’il s’en sorte.

Bref, par sa bouleversante volonté de témoigner honnêtement, sans artifices, Confusion des peines rejoint les grands récits d’enfance, L’Enfant de Vallès ou Enfance de Gorki. Mais sa violence et son réalisme en font un livre tout à fait puissant et singulier.

Les deux autres volumes de la trilogie s’intitulent Joyeux, fais ton fourbi (la vie terrible aux bataillons disciplinaires en Afrique) et Le Temps des hommes (la guerre d’Espagne), publiés respectivement en 1947 et 1948. Nous les rééditerons à la suite de Confusion des peines.

Presse

Récit à peine romancé de sa jeunesse pendant l’entre-deux-guerres. Une histoire passionnante.
Jean Soublin, Le Monde.

On ne saurait dire combien ce livre est triste. Mais Julien Blanc n’y donne jamais dans le pathos. Pas de plainte ici, pas de jérémiades. Pas de révolte non plus. Loin de lui le désir de se trouver des excuses ou que l’on apitoie sur son sort. Du coup, ces pages sont belles, simples, pleines de ce naturel si cher à l’enfance (encore assoiffée de vie, même en les circonstances les plus rudes), et frappées du sceau de l’authenticité.
Didier Garcia, Le Matricule des anges.

Julien Blanc autobiographe est du côté de Vallès — pour le mélange de cruauté et de compassion, le refus des larmoiements — ou de la Marguerite Audoux de Marie-Claire — pour la simplicité du style, sa limpidité, son refus des effets que Vallès, conscient de son génie, s’autorise parfois.
Christophe Mercier, Les Lettres françaises.

Un livre violent et déchirant, à lire pour ne pas oublier.
Arnaud Gonzague, AJ! (magazine Amnesty International).

L’enfance de Julien Blanc détermine une rébellion constante, un état de l’être qui refuse l’encagement. Elle trace une voie libertaire, cette direction qui fait s’épanouir l’homme dans l’insoumission permanente. […] Confusion des peines est un récit de survie offert au lecteur avec une rare élégance.
Guy Darol, le Magazine des livres.

Malgré le talent qui se dégage de ce livre hypnotique, Julien Blanc est mort seul, pauvre, malade et presque inconnu. Espérons que cette réédition lui rendra les honneurs qu’il mérite.
Coline Hugel, Page des libraires.

Roman

2011

15,5 x 22

256 pages

isbn 978-2-912667-85-4

20 euros