Les Terribles

Raphaël Sorin

À propos du livre

Raphaël Sorin ne croit pas aux mémoires d’éditeurs. Plus de quarante ans d’édition à son actif, pourtant. Mais rien à faire, il ne se racontera pas. Ses mémoires à lui, ce sont ses rencontres, sa bibliothèque, ses amitiés et tous ces textes éparpillés au fil du temps.
Il en tire la matière de ce qu’il appelle ses «produits d’entretiens». Que du beau monde :

Fantômas, en frac, loup de velours noir, huit-reflets, cape et poignard, marche sur les toits. Jacques Vaché, dandy opiomane au monocle de «crystal», brille, tel un astre noir, dans le ciel surréaliste. Benjamin Péret insulte un prêtre. Arthur Cravan, à Berlin, se promène avec quatre prostituées sur les épaules. Pierre Naville annonce le «nouveau Léviathan». Vladimir Pozner, le jeune futuriste, adopte la devise des Frères Sérapion : «Chacun a son tambour». Robert Bloch, impavide, passe entre les bouteilles des Caves de la Veuve Cliquot. Léo Malet baptise l’Ange au sourire de Reims : «La vamp aux ailes trouées». Marcel Duhamel recrute la fine équipe de la Série Noire. Stephen King cherche la carotide. Raymond Chandler me sème dans la Cité des Anges. James Hadley Chase est mort. Ed McBain m’écrase les phalanges au Plaza. Harry Whittington boit du champagne Ruinart dans le hall du Frantel. William S. Burroughs, en costume trois pièces marron, allume ses Player’s. Robert Siodmak réussit son Corsaire rouge et rate son Custer. Samuel Fuller nous laisse trois bouts de cigare et quatre films. Robert Mitchum traîne sa carcasse d’un château l’autre, à Cognac. B. Traven termine son voyage dans la spirale des mensonges. Pierre Prévert se souvient d’Elie Lotar. Arletty a vu Céline quarante-huit heures avant sa mort. Frédéric Dard fête la sortie de son 120e San Antonio. Pierre Siniac a une tête qui me revient. Thomas Narcejac fournit la «pâte humaine aux combinaisons abstraites» de Pierre Boileau. Georges-J. Arnaud ne se relit jamais. Jean-Patrick Manchette écoute la chanson de Gilda.

Le tout, illustré d’une douzaine de vidéogrammes d’Alain le Saux.

Interview

Presse

Des textes bien troussés où il part sur les traces des derniers Mohicans. Se penche avec finesse sur le sort d’écrivains et de cinéastes d’importance, mais pas forcément toujours assez mis en avant. […]
Autant de portraits et de rencontres qui ne donnent qu’une seule envie, celle de relire et de revoir.
Alexandre Fillon, Sud Ouest.

Les textes de Sorin sont sophistiqués, ironiques, flingueurs, illustrés. Ils fleurent bon le situationnisme.
Emmanuel Hecht, L’Express.

Les chroniques littéraires de Raphaël Sorin sont d’une «terrible» fraîcheur. Pas une ride, un style alerte, une écriture en clins d’oeil. Sans ostracisme aucun, au fil des pages, nous côtoyons des figures de l’après-guerre, de l’extrême gauche et de l’extrême droite. Les auteurs pour leurs textes avant tout !
Thierry Verret, Le Phare de Ré.

Ce sont les trouvailles d’un amateur d’«aventures folles». […] Sorin se fait piéton, témoin, visiteur d’un jour auprès de quelques grandes figures.
Claire Devarrieux, Libération.

Entretiens

2011

12 x 17 cm

176 pages

isbn 978-2-912667-93-9

16 euros

Il existe un tirage de tête: 15 exemplaires sur papier jonquille, enrichis d'une photographie originale signée d'Alain Le Saux, à 75 euros. (pour les tirages de tête, nous contacter directement)